Il y a quelques semaines, j’ai été chaleureusement conviée à une dote (fiançailles togolaises). La dote est une cérémonie où les familles des futurs époux se rencontrent.
La cérémonie a commencé avec la présence des deux familles se faisant face sans les principaux acteurs (les futurs époux). Puis, la famille de l’homme a apporté en chantant des présents à la famille de la femme. Le but étant de gagner leurs cœurs pour conquérir la femme et ainsi effectuer un passage de sa famille de naissance à sa famille de mariage.
Ensuite, la famille de l’homme, enfin surtout sa sœur adressait des tirades poétiques à la famille de Christine (épouse à venir). Elle décrivait comment : « une blanche colombe avait volé dans la chambre de son frère et que depuis il ne pouvait la laisser partir. » La sœur de Christine a ensuite riposté qu’elle ne connaissait personne de sa famille avec les caractéristiques évoquées. Alors, la sœur du futur mari devait surenchérir jusqu’à ce que la famille soit entièrement satisfaite.
A la suite de cet échange digne d’une comédie de Molière, la famille de Christine s’émancipe pour chercher leur fille. Une personne vêtue d’un drap sort d’une pièce acclamée de chant en Ewe (langue du Togo). La famille de l’homme doit alors deviner s’il s’agit de la bonne personne.
Après, trois « farces » Christine est enfin reconnue et en ôtant les draps c’est alors que j’aperçois une magnifique femme vêtue d’une délicate robe bleu clair en soie. Quelques discussions et onction du pasteur, puis la famille de Christine s’absente à nouveau pour découvrir les présents apportés (généralement de l’alcool et des tissus). Satisfaits des cadeaux, ils décident de céder Christine à sa nouvelle famille. Le futur mari étant en voyage d’affaire, c’est sa maman qui a passé la bague de fiançailles à Christine qui a timidement souri.
La matinée a pris fin avec des chants de joie et un repas des plus nourrissants…